Laissons leur encore un peu d'innocence

C’est terrible ce qui s’est passé à Toulouse et Montauban. Il n’y a même pas de qualificatif suffisamment fort pour l’exprimer.  Décider d’une minute de silence est un signe de soutien national, à la mémoire des disparus, parce que nous nous sentons tous concernés…décider d’une minute de silence dans les écoles permet de rappeler que cela s’est produit devant une école (entre autre) et peut faire prendre conscience aux enfants de la richesse de la vie, décider de l’expliquer à des enfants de 6 ans… qui, il y a 6 mois encore étaient en maternelle…je doute que cela ait autant de sens. Bien sûr il ne faut pas les sur protéger, leur faire croire que leur vie ne sera qu’un long fleuve tranquille et que parce que ce sont des enfants rien ne pourra leur arriver. Cependant, mon doctorat en psychologie enfantine, ou plutôt mon brevet de maman depuis 6 ans, me laisse perplexe. Surtout après que Lady Nette m’a expliqué qu’elle a eu envie de pleurer lorsque la maîtresse leur a dit que des enfants étaient morts, qu’elle a passé le repas à en parler (encore heureux qu’elle n’ait pas gardé tout ça pour elle) et que 2 nuits de cauchemars s’en sont suivies. Imaginez ce qui se passe dans leur petite tête, qui comprend du jour au lendemain que même les enfants peuvent faire l’objet de l’actualité des grands. Pour elle, on meurt quand on est vieux, alors même si la vie lui a déjà appris que l’on mourrait aussi à 16 ans lorsque l’on était très malade, comment leur expliquer pourquoi ces enfants là sont morts, comment leur garantir que cela n’arrivera pas dans leur propre école. La fin de l’histoire nous a permis, à l’école et aux parents, de leur dire que ce « méchant là » ne pourrait plus faire de mal aux enfants car il avait été « arrêté » par la police, mais combien de temps les cauchemars auraient-ils duré sans ça ? Et inutile de parler de cet horrible mensonge : « tout va bien maintenant ma chérie »…Il me semble que l’âge de raison n’a pas été rabaissé à 6 ans, alors je me demande bien se qui se passe dans la tête des institutions pour avoir voulu mêler de si jeunes enfants à cette funeste actualité. Sans parler des discussions devant Lady Abless, qui heureusement pour elle peut-être, n’a pas dû tout comprendre.